La cabane du filon bleu

Projet présenté dans le cadre du festival des Cabanes d’Annecy 2025

Conçu avec l’architecte Manon Teillet

Le village de Doussard, où la montagne rencontre le lac, porte en lui les traces d’un passé industriel qui a façonné son architecture et son urbanité. La route de la Bornette, empruntée depuis des siècles, nous relie à un territoire où l’exploitation des ressources naturelles a marqué les vies et les paysages.

La cabane du filon bleu, implantée en lisère du ruisseau de la Bornette, tend à raviver le lien entre la nature, qui s’offre à nous sans détour, et les traces d’un passé industriel riche et chargé d’histoire.

Fortement inspirée des archétypes des galeries minières et leur structure caractéristique, la cabane intègre également le mécanisme du martinet où chaque mouvement participe à redéfinir l’environnement. Ici, l’architecture est vivante, mouvante, et l’usager y devient acteur de son propre espace.

Selon l’usage et le déplacement du promeneur, l’environnement se redéfinit créant ainsi une interaction intime entre la cabane et celui qui la vit, non sans rappeler les traces d’une ère industrielle révolue sur ces terres.

À quelques pas de nous, la mine d’Entrevernes, active pendant plus de deux siècles, murmure encore les échos d’une époque où les hommes, à la force du fer, creusaient la terre pour en extraire le minerai.

À l’origine, les galeries étaient soutenues par des troncs et rondins de sapin, choisis pour leurs fibres résineuses qui se plient progressivement. Avec hache et habileté, les mineurs étayaient la mine, un travail de courage et de savoir-faire. Comme ils disaient : « C’est un bois qui nous parle ». Pour renforcer la sécurité des galeries, un système de maillage était mis en place, afin d’empêcher les chutes de pierres et de maintenir l’intégrité des espaces souterrains.


Le chant de la mine qui résonnait dans toute la région était rythmé par le bruit des « moulins à fer », aussi appelés martinets. Ces installations industrielles étaient utilisées pour travailler le métal, principalement pour battre et affiner le fer grâce à l’énergie fournie par les cours d’eau.

Le martinet de Brendanaz, à proximité de la cabane fut le dernier de la commune en activité. Il succède à un mystérieux martinet plus ancien, présent sur les premiers cadastres, et dont on observe aujourd’hui les ruines au bord de l’eau sur le chemin de la cabane… Ces installations ont disparu avec l’industrialisation, mais témoignent d’une époque où l’exploitation des ressources naturelles dominait l’économie locale, et sont porteurs de l’imaginaire d’une époque ancienne marquée par le travail des artisans.

NOTICE DE CONSTRUCTION